Kaalookland

Je l'ai lu, ça m'a plu, je vous le dis !

« Nous irons ensemble comme deux étoiles du ciel. Donnons nous les mains, et soyons amis à jamais ! Mourons ensemble, là où il faudra mourir ! Jouissons ensemble, quand nous pourrons,

Des félicités de ce monde qui ne doit durer que sept jours ! »

Il y a un an le salon du livre avait Israël comme invité d'honneur, alors je m'étais laissé tenter par un auteur de là bas et loin des conflits, des attentats suicides, j'avais découvert un univers merveilleux ... 

Titre : Soudain dans la forêt profonde

Auteur : Amos Oz

Editeur : Gallimard (folio)

Date de parution : Février 2008

Prix : 4.20 euros

Type : Roman

Genre : Conte

Nombre de volumes : 1

Raie Zu Mais : Dans un village coupé du monde, les animaux ont disparu. La raison de cette disparition est un sujet taboo et reste un mystère. Les adultes ne veulent pas en parler et les enfants viennent à se demander si les animaux ont existé. Pourtant, dans les attitudes des adultes, l'existence des animaux transparait.  Il n'y a que l'institutrice qui s'acharne durant ses cours à décrire aux enfants les différentes espèces d'animaux et il n'y a que le jeune Nimi pour la croire. Tout cela est de toute façon la faute de Nehi, le démon, qui vit dans la forêt et qui hante la nuit les rues du village,  obligeant les habitants à se barricader chez eux. Le mystère qui plane sur le village, Matti et Maya, deux enfants vont vouloir le résoudre. Et si la clé de cette énigme se trouvait au fond de la forêt interdite ?

Je l'ai lu, ça m'a plu, je vous le dis !

« Qui tente de tromper un homme judicieux dénude lui-même son dos pour y recevoir des coups de fouet. » Tarkaan. 

Ou comment écrire une nouvelle en partant de pas grand chose ! Vive l'impro ! Donc, c'est l'histoire d'un mec ...

                                 Strange Bar

 C’est l'histoire d'un mec qui rentre dans un café. Il se dirige au bar pour prendre commande mais le barman est occupé alors il attend. Il en profite pour regarder autour de lui. Rien de vraiment exceptionnel, une décoration des moins originales, des vieux quarante trois tours  suspendus avec divers instruments de musique. Quelques personnes sont attablées, certaines jouent aux cartes. Rien de spécial, un café bien tranquille avec ses habitués, si ce n'est un petit détail. En effet, tous l'observent avec des yeux écarquillés. Il se demande si c’est parce qu’il est mal coiffé ou si c’est parce qu’il a une tête à faire peur. Enfin, il se décide à croire que dans ce village pommé, les habitants n'aiment pas trop les étrangers.

 Le barman de son coté, qui était entrain de converser avec ce qu’il semble être une vieille connaissance, vu leur familiarité, se retourne et se dirige machinalement à l’autre bout du comptoir pour servir le nouveau venu qu’il avait juste entraperçu lorsqu’il rentrait dan son bar. Au passage, il prend un chiffon et quelques verres et les essuient. En arrivant devant notre homme, il relève la tête et comme d’habitude, il demande : "je vous sers quoi mon bon monsieur ?"

 Lorsque le regard du barman se porte sur le visage de son nouveau client,  ses yeux quotidiennement si fatigués à cette heure avancée de la journée, en général mi clos, s'ouvrent subitement de leur plein. Les yeux du barman, presque exorbités, semblent marquer un grand étonnement, voir même une stupeur. Le mec se demande si sa gueule fait vraiment si peur à voir, c’est vrai qu’en se levant ce matin, il n’a pas eu le temps de faire sa toilette. C’est un fait, mais ce n’est quand même pas le fait de voir un mec mal rasé et mal coiffé qui étonne tant le barman. Ce regard est vraiment dérangeant et met mal à l’aise le mec. Le barman ne semble pas vouloir le quitter du regard, d’ailleurs il a arrêté de chiffonner ses verres, tout simplement il a arrêté tout mouvement, il est comme pétrifié. Le mec ne s’est pas trop où regarder. Notre homme note encore une dernière fois le regard que lui porte le barman, c’est celui d'un homme qui aurait vu une chose effrayante. Finalement il décide de ne pas y porter attention. Après tout, ce n’est pas le premier qui le regarde comme ça depuis qu’il est rentré dans ce bar.

En faisant un petit peu attention à l’ambiance sonore du bar, il remarque  que le brouhaha qui régnait lorsqu’il était rentré, avait pris fin  laissant place à un silence angoissant. Par réflexe, il tourne une deuxième fois la tête pour voir ce qui se passe dans l'assistance et son étonnement est peut être encore plus grand que celui qu’il peut lire sur les visages de tous les clients. En effet toutes les personnes présentes en ce lieu ont le regard fixé sur notre homme, certains ont laissé tomber les cartes à jouer qu’ils tenaient, d'autres ont la bouche ouverte et quelques uns en plus de ceux la ont un filet de bave qui pend de leur lèvre inférieur. Pourquoi cette réaction ? Il l'ignore, mais celle ci le met mal à l'aise, ou plus, cela commence à lui faire peur. Toutefois il est rentré pour passer commande et ce n'est pas si proche du but qu’il va renoncer. Lui aussi à passer une journée de merde au boulot et il a bien droit à une mousse réconfortante.  Il reprend donc son sang froid, essaye d’oublier ces attitudes étranges et se tourne à nouveau vers le barman. Celui ci  tire toujours le même faciès, cette expression d’effroi qu’il a pu lire sur le visage des autres. D'un air assuré et confiant, le mec se lance et prononce de manière claire et audible : "je voudrais une bière s.v.p."

La réaction qu’il attendait n’est pas celle qu’il peut lire sur le visage du barman. Le barman tremble cette fois ci, il a les yeux véritablement qui sortent de leur orbite, c’est un regard qui exprime la panique, celui d'un homme qui ne comprend pas ce qu’il lui arrive ou qui ne comprend pas ce qu’on lui dit. Notre homme a du mal à interpréter cet air bête et incrédule à la limite du risible. Certes, il ne baisse pas les bras, on est peut être entrain de lui faire un canular avec de sacrés bons acteurs ! Donc, il réitère sa demande, cette fois ci en parlant doucement et en articulant bien au cas où il ne se serait pas fait comprendre. Sa prononciation ou son accent lui joue peut être des tours dans cette partie reculée du monde. Le barman toujours avec la même expression visuelle, recule, puis trébuche et tombe par terre. Les verres qu’il tenait dans ses mains se brisent en contact avec le sol et des éclats de verre se plantent dans la paume et les doigts de ses mains laissant couler un petit filet de sang sur le parterre blanc.

 Dans le bar, c'est la panique, toutes les personnes se lèvent comme un seul homme et  sans ne jamais lâcher du regard notre homme, toutes prennent la sortie en poussant des hurlements. La situation est devenue ingérable pour notre homme, son esprit est assailli par toutes sortes d’interrogations. Que se passe t’il ? Il se retourne vers le barman pour avoir des réponses. Le barman rampant en reculant sur le sol, s’écrit  sur un ton larmoyant : "ne me faites pas de mal, par pitié ! Ne me faites pas de mal !" Notre homme ne comprend plus du tout, il n'a plus aucune explication à proposer à ces attitudes surprenantes, il a l'impression que cela vient de lui mais qu’a-t-il ? Ne parle t’il pas la même langue que ces personnes ? Est-ce son apparence ? Ses gestes ? Ses paroles ? Ou juste le fait d’être étranger ?

 Ca n’a pas de sens,  il arrive à  comprendre leur langue, qui est vraisemblablement la sienne, avec certainement des différences d’expressions, d’accentuations et de prononciations, mais cela est vrai pour toutes les régions du pays.  Il se regarde rapidement. Il a pourtant apparence humaine. Il relève les yeux et s'aperçoit que le barman a profité de cet intermède pour prendre la fuite par la porte de derrière. Derrière le comptoir, appliqué au mur, se trouve un miroir, c’est l’occasion pour notre homme de se regarder le visage pour y déceler une éventuelle horreur sur son visage justifiant toutes ces réactions stupéfiantes. Il se place en face du miroir pour s’observer. Il regarde au niveau de son visage mais ce qu’il voit dans le miroir dépasse toute imagination, c’est horrible ! C’est un …

 D'un coup, il se réveille, haletant dans son lit, la sueur dégoulinant sur son visage. Ouf ! Ce n'était qu’un rêve ou plutôt un cauchemar, quel soulagement ! C’était pourtant si réaliste. Tout va bien, il est toujours un homme, un homme marié, qui passe une mauvaise nuit mais qui ne souhaite pas réveiller sa femme qui dort à coté de lui pour des broutilles de ce genre. Il pourra lui raconter demain au petit déjeuner, ça la fera bien rire ! Il tourne sa tête pour vérifier que sa femme dort bien à coté de lui et pour lui baiser le front. Alors qu’il s’exécute, la surprise est totale, la stupéfaction  et l’horreur peuvent se lire sur son visage. En effet, ce qui lui semblait être un mauvais rêve il y a un instant, est véritablement entrain de se réaliser dans sa maison. Il voit ce qu’il a vu dans son cauchemar lorsqu’il contemplait ce miroir. Sauf que là, dans son propre lit, à la place supposée de sa femme, se trouve cette vision d’horreur. C’est un ....

 Le choc lui fait perdre connaissance et peut être la vie …

 Où est la réalité ? Faut il la fuir ? Mais lorsque l'on est allé trop loin dans l’irrationnel, comment reconnaître le vrai du faux ?

FIN

Je l'ai lu, ça m'a plu, je vous le dis !

"Chacun à son heure marquée : pour tous la durée de la vie est courte, irréparable ; mais étendre sa renommée par des actes, c'est l'oeuvre de la vertu." Jupiter