posté le 09-10-2009 à 00:20:41
Boofédor et le dragon des sables. Partie IV
Voici la quatrième et avant dernière partie des aventures de Boofédor et le dragon des sables.
The sand dragon (Part 4).
Il était une fois à Dragontopia, un petit dragon qui répondait au nom de Léon. Ce petit dragon vivait dans le désert et n'avait jamais connu Noël. Sa famille vivait dans un des rares amas de roches du désert. Leur grotte était douillette, rien d'extravagant, elle contenait juste le minimum nécessaire, un tapis pour que chacun puisse dormir, un coin pour entreposer la nourriture quand il y en avait et le trésor de la famille. Le trésor de la famille, c'était cette merveilleuse armoire, un meuble gigantesque avec des dizaines et des dizaines d'étagères atteignant le sommet de la grotte. Les étagères étaient remplies de livres et le plus merveilleux, c'est que tous les jours, un livre nouveau apparaissait sur l'étagère d'en bas. Chaque matin, Léon trouvait un nouveau livre, et chaque fois, il avait une nouvelle surprise en l’ouvrant. Il faut bien le dire, sans ce petit bonheur quotidien, il n'y avait pas beaucoup de choses à faire dans le désert pour le dragonnet. Son papa partait toute la journée à la chasse, à la recherche d'un bon repas pour nourrir sa famille. Sa maman devait s'occuper de l'entretien de la maison. Par-dessus tout, elle devait repousser le sable qui s'engouffrait dans leur demeure tous les jours vers l'extérieur. Parfois, la mère dragonne allait chasser et le père du dragonnet restait pour protéger leur repère. Ainsi, tous les jours, Léon sortait de la grotte au moment du grand ménage. Dés lors, il cherchait à occuper son temps. Jouer seul ne l’amusait plus et partir explorer le désert lui était formellement interdit.
De ce fait, il se rendait au sommet de l'amas de roches avec son livre et sous la plus haute pierre, il s'asseyait à l'ombre. Il contemplait quelques instants l'infini du désert, le bleu du ciel, l’horizon au cas où, quelque chose se produirait. Mais rien ne se passait jamais. Léon avait une connaissance parfaite de cet environnement quasi immobile où seules les dunes bougeaient, se déplaçaient, vivaient lorsque le vent se manifestait. Toutefois, le destin avait décidé que ce jour ci serait différent pour le dragonnet.
Une fois bien installé, Léon ouvrit son livre comme à son habitude. Il ne l’ouvrait jamais avant, il aimait sentir son cœur battre pendant l’ascension des dernières roches, sentir son impatience grandir, sa curiosité augmenter. Il savait que la découverte du livre était son seul plaisir, et il gérait son impatience pour que sa joie soit plus grande au moment où il entreprendrait la lecture de l’ouvrage. Léon découvrit enfin le sujet du livre. Le livre du jour parlait de quelque chose dont il n'avait jamais entendu parlé, Noël. Sa lecture lui maintint un sourire tout au long de la journée. Tant et si bien qu'il finit de lire le livre avant le couché du soleil et qu'il se mit à rêver de Noël. Il était émerveillé par la célébration de cet événement. Il s'imagina alors qu'ailleurs dans le monde, il tombait de la neige, que des arbres appelaient sapins étaient décorées, qu’un repas copieux était servi, et que toute la famille partageait ce moment en chantant de belles comptines de dragon de Noël. Et cerise sur le gâteau, le dragon de Noël passait apporter aux gentils dragonnets, des cadeaux. Cela lui semblait tellement fabuleux. Il repensa à la définition de « gentil dragonnet » : "celui qui a été sage pendant toute l’année, qui n'a pas fait de grosses bêtises, comme brûler la grotte, cramer son repas ou celui de son voisin, avaler sans croquer les os". Ce gentil dragonnet pourrait être Léon, car il faisait parti des bons, de ceux qui écoutent leurs parents. Il faisait donc parti des dragonnets méritants et si Noël existait réellement, il se pourrait qu’il reçoive des cadeaux.- Au fait, pensa t’il, quel jour était censé tomber Noël ?Il ouvrit vite son livre et regarda la date indiquée. Il le referma et regarda le ciel. Léon avait dévoré un livre d'astronomie qui était apparu dans l'armoire quelques lunes plutôt. Ce livre lui avait énormément apporté, le ciel avait pris une autre signification, il n’y voyait plus que des étoiles mais de merveilleuses sources d’information. Désormais, il pouvait estimer les saisons, les lunaisons et les jours par exemple.
Quelle coïncidence ! D’après les calculs de Léon, Noël serait demain !Si Noël n’était pas qu’un conte pour dragonnet, dans la nuit, le dragon de Noël passerait et poserait discrètement des cadeaux dans les maisons.
Léon n'avait jamais eu de cadeaux, il n'avait jamais vu de neige non plus, ni d'arbres ou de sapins. En fait, Léon était persuadé que Noël existait, les livres ne mentaient pas. Il voulait juste être de ceux qui vivaient cette fête. Ce serait tellement magique de vivre Noël avec sa famille ! Il souhaitait au plus profond de son cœur, passer un moment inoubliable avec ses parents. Du livre, il avait surtout retenu l’ambiance chaleureuse et conviviale de Noël. Les cadeaux ne l’intéressaient pas plus que ça, car après tout, il avait un cadeau tous les jours grâce à l’armoire magique. La veillée, le repas, le réveil, la découverte et l’ouverture des cadeaux sous le sapin, tous ces moments, Léon souhaitait ardemment les partager avec son père et sa mère. La famille n’avait pas souvent l’occasion de se retrouver et de connaître des instants de bonheur.
Un bruit retentit dans le dos du petit dragon, mais Léon ne l’entendit pas, il était trop emporté dans ses pensées. Ce fut une petite pierre qui tomba non loin de lui qui le sortit de ses songes. Il se releva et regarda vers le sommet du rocher pour trouver la source de la chute de la pierre. Dans l'obscurité naissante, il vit à contre jour une ombre, sans aucun doute celle d’un dragon.
- Tiens, tiens, tiens, ne serait ce pas le petit Léon ? dit l’ombre qui le surplombait. L’ombre semblait se pencher en s’adressant à lui. Une tête finit même par sortir de la pénombre, c’était bien celle d’un dragon.
- Oui, c'est moi, répondit Léon sans la moindre peur, trop curieux de faire la rencontre de quelqu’un, ce qui n'arrivait que très rarement.
- Ne me dis rien, petit, je sais ce que tu souhaites, assura son interlocuteur. Léon le regarda avec de grands yeux.- Tu sais, tu m'as donné du fil à retordre ! Te trouver, n'a pas été une mince affaire ! Et exaucer ton voeu ne sera pas plus facile ! D'ailleurs le temps presse mais sache Léon avant que je ne reparte que le dragon de Noël car oui il existe, t'as bien entendu, nul besoin de lui écrire comme il est expliqué dans ton livre. Le dragon de Noel lit dans le coeur de ceux qui sont bons. Et il en va sans dire que tu en fais parti et que tu en seras récompensé !Les révélations de ce dragon avaient été toutes aussi surprenantes les unes que les autres. Chaque mot prononcé avait excité la curiosité de Léon.
Le dragon commença alors à faire battre ses ailes et Léon put admirer le dragon qui lui avait apporté de si grandes nouvelles et de si grands espoirs. Il s’agissait d’un grand dragon vert dont le sommet du crâne finissait en une seule et unique corne, le signe reconnaissable des messagers du dragon de Noël !
- Ah ! Dernière chose ! dit le messager en tournant la tête en plein ciel. Au cas où, tu le penserais, je ne suis pas le dragon de Noël, juste un messager mais n'est crainte, il passera te voir en personne, il me l’a dit !
Puis le dragon vert reprit son envol à toute allure vers une destination inconnue, laissant Léon, heureux comme il ne l'avait jamais été auparavant.
Le soleil couché, Léon se mit à contempler les étoiles qui commençaient à scintiller mais le vent frais du soir commença à souffler rappelant au dragonnet qu'il était temps de retourner dans sa grotte et de rejoindre sa famille.
En rentrant dans la grotte, Léon était fou de joie, il sauta sur sa mère, la mordilla par ci par là. Celle-ci fut surprise, elle n’avait vu pas souvent son fils dans une telle allégresse. Il expliqua à ses parents en quoi consistait Noël et leur proposa de le fêter selon son enseignement. Ils ne purent dire non à leur fils qui était si heureux. Toute la famille célébra la veillée de Noël avec les moyens du bord car ils n’avaient pas de sapin, ou les ingrédients pour faire le repas décrit dans le livre. Malgré la maigre prise qu'avait ramené son père, un Dunin des sables (un genre d'autruche dont les pattes palmées et larges sont faites pour courir sur les dunes ou pour creuser rapidement pour se cacher.) ils firent un très bon repas. La viande n’avait plus le même goût ou la même saveur, tout cela parce que les parents de Léon déployaient une énergie folle pour faire plaisir à leur fils et créer l’atmosphère si particulière.
A la fin du repas, Léon ne tarda pas à aller se coucher. Il venait de passer une si belle soirée qu’il espérait que son rêve continuerait le lendemain et il commença à imaginer ce qu’il pourrait se passer. Son imagination l’emmena loin, toutefois il perdit vite de l’altitude au pays des pensées pour rejoindre celui des songes et s’endormit rapidement. Pourtant la tempête fit rage cette nuit là, un vent à décorner un aurochs soufflait dehors et un froid glacial envahit doucement le désert ...
D'ailleurs au matin, c'est ce qui réveilla Léon. Un souffle glacial lui remonta le long de l'échine, le réveillant en sursaut. Il se mit sur pattes, et observa ses parents qui dormaient encore. Continuant des yeux son petit tour de la grotte, il vit un spectacle incroyable, qui dépassait son imagination.
Il y avait un sapin dans la grotte ! En tout cas, d'après l'illustration qu'il avait vu dans le livre, ça ne pouvait être que ça. Le sapin était magnifiquement décoré de guirlandes, de boules, de petits personnages inconnus. Un vrai régal pour les yeux de Léon. Puis quelle odeur ! Léon n'avait jamais reniflé de parfum aussi bon que celui de l’arbre. Si il ne savait pas que le sapin n’était pas comestible, il l'aurait certainement dévoré dans l’instant !
En regardant à la base du sapin, il découvrit avec surprise, ce qu'il identifia comme des cadeaux. Il allait se diriger vers eux, lorsque ses narines détectèrent une autre odeur beaucoup plus savoureuse que celle du sapin ! Décidément, il allait de surprise en surprise ce matin. Non loin du conifère, sur le coté, il entrevit, un festin, un assemblage de proies finement préparées et cuisinées avec des légumes et des fruits aux couleurs chatoyantes et aux senteurs enivrantes pour le museau du dragonnet.
Un nouveau souffle frais lui parcourut le dos mais cette fois ci, ce n'était pas le vent mais plutôt la respiration d’un animal, voir d'un dragon. Il fit volte face et eut le temps de voir, une immense queue reptilienne rouge ornée de petits pics blancs sortir à toute vitesse de la grotte en zigzagant.
Trop curieux, Léon partit dans le couloir menant à l’extérieur, à la poursuite de cet intrus. Lorsqu'il approcha de la sortie, il vit de grandes empruntes dans le sable, puis il en fit à son tour. C'était étrange. Les empruntes n'étaient pas comme d'habitude, déjà, elles étaient plus profondes et marquaient beaucoup plus la forme de la patte. De plus, lorsqu'on en faisait, il en résultait un drôle de bruit et une sensation de fraîcheur. Il s'arrêta, ramassa de ce sable mais de suite il se rendit compte que ce n'était pas du sable mais de la neige ! De l’eau transformait par le froid en flocons et qui tombaient du ciel comme les gouttes de pluie. Son livre décrivait ce phénomène de cette manière.
Toutes ces choses qui étaient entrain de se produire, il n’y avait qu’une personne qui pouvait en être responsable, le dragon de Noël. Certainement que la queue qu’il avait vu et les empruntes dans la neige était celle de cet être merveilleux. Léon se mit en tête de remercier le dragon de Noël avant qu’il ne parte et accéléra sa course pour le rattraper. Dans son empressement, il fit plusieurs chutes dans la neige mais sa motivation le releva à chaque fois.
Lorsque Léon arriva dehors, le soleil n'était pas encore sorti, le ciel commençait à annoncer son arrivée à l’horizon. Il faisait froid, très froid. Léon se rendit compte que le désert qu’il connaissait n’était plus. Le sable avait laissé place à la neige, et le vent du matin balayait des dunes de glace. Un spectacle aussi unique que surprenant pour le dragonnet. Un rêve fou devenu réalité. Il avait l’impression d’être sur la lune, loin de la terre aride.
Enfin, Léon vit ce qu’il voulait voir. Un magnifique dragon rouge comme il ne pouvait y en avoir qu'un, se tenait là, au milieu de ce paysage irréel. Certes, il avait le ventre bien bas, mais il avait fière allure avec ses écailles écarlates, ses griffes blanches parfaitement taillées, et ses pics dorsaux, eux aussi d'un blanc fantomatique. Et que dire de ses grands yeux bleus chaleureux, de sa corne légèrement tordue vers l’arrière trônant majestueusement sur son crâne et de ses deux petites cornes au menton lui donnant un air sympathique. C'était le dragon de Noël sans aucun doute et rares étaient ceux qui l’avaient vu et Léon en faisait maintenant parti.
- Joyeux Noël Léon, lança le dragon rouge. Il m’a fallu des années pour te trouver et un peu moins pour satisfaire ton souhait. Après tout, Léon n'est ce pas Noël à l'envers ? Alors le temps d'une matinée, le désert sera aussi froid qu'il est chaud et j’espère que ton cœur et ton foyer seront remplis de la douce chaleur de Noël. Le dragon lui fit un clin d'oeil, Léon n’eut rien à lui répondre de mieux qu’un grand et beau sourire. Le soleil fit son apparition à cet instant, éblouissant le dragonnet qui cligna des yeux. Lorsqu’il les ouvrit à nouveau le Père Noël comme il se fait généralement appeler, n’était plus là.Léon n’avait pas eu le temps de le remercier comme il le voulait mais le Père Noel avait pris le sourire du dragonnet comme la plus belle des récompenses.
Certes le dragon de Noël avait disparu, suivi de peu par la neige et le repas mais ce moment partageait avec le dragon de Noël et avec sa famille resta à jamais gravé dans le cœur de Léon.
Boofédor referma alors le livre qu’il avait pris dans la bibliothèque du château et se tourna vers Cioo qui se trouvait non loin et lui dit :
- Pas mal cette histoire. Tu crois que Pipi reviendra bientôt ? En attendant son retour, cette histoire de ripaille dans le désert et tous ces mots m’ont donné faim. Je vais faire un tour dans le frigo magique, un repas de Noël te tente ?
A suivre.
Commentaires
Ah ben faut que j'aille tout lire depuis le début^^