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Titre du blog : Kaalookland
Auteur : kaalook
Date de création : 29-01-2009
 
posté le 15-02-2009 à 18:05:16

Quelque part sur une autre planète bleue ...

photo1285972 Quelque part sur une autre planète bleue

Il y a très longtemps, j'ai pris la plume à une heure avancée de la nuit et dans un état second, j'ai imaginé cette histoire délirante. Quand je la relis, je me demande où je suis allé chercher tout ça ... certainement très loin ! Je vous préviens, c'est du grand n'importe quoi ! Lisez la et vous me direz ce que vous en pensez.

C’est l'histoire de Schmu, le dernier volvodul de sa race des métavénuriens de la planète Glandu 28 ou comme on l'appelle chez eux, Kinopokyasamupinpon ou plus simplement Pinpon.
Schmu est un métavénurien comme les autres, pourtant son "destin" et sa chance vont le faire le dernier de sa race. Mais est ce vraiment de la chance que d'être seul au monde ?
  

Pour le moment, Schmu ne se pose pas ces questions, il mène son train de vie habituel, quinze jours avant le grand jour de son existence. Schmu est radioverisoleur de catapulteurs troniques ou plus simplement il travaille  comme nettoyeur des toilettes au 256ème sous sol de la mine de salunium de la cité état de Porcutortulis. La planète Pinpon en fait, est divisée en cités états depuis la trente cinquième dynastie, soit depuis l'an 3205 après « le Grand Plof », ces cités états se livrant de meurtrières batailles pour avoir les ressources de « pq », primium quantitanum , termes désignant le minerai Salunium. Ce Salunium est vital, les métavénuriens en ont absolument besoin pour survivre, car il constitue leur unique denrée comestible sur cette belle planète bleue recouverte entièrement par une substance liquide comparable à notre eau ou plutôt à du perrier. En effet le noyau de cette planète laisse sans cesse fuir du gaz.

Donc, Schmu récure les toilettes à longueur de journée, et il est bien content d'avoir trouver ce job, car les deux tiers des habitants de ce monde travaillent ou sont forcés de travailler comme esclave dans les mines pour une bouchée de Salunium déminéralisé, c'est-à-dire pour pas grand-chose. Ces mines sont telles de gigantesques fourmilières creusées dans les récifs sous marins. Il n’y a pas de terre immergée et les récifs les plus proches de la surface de l'eau ne se trouvent pas à moins de  deux mille mètres de profondeur. Ainsi en ce monde, tout se passe sous les eaux, les villes sont des cités amphibies et cela depuis le Grand Plof, date à laquelle les métavénuriens furent obligés de vivre sous l'eau. Toutefois les moyens de transport sont aériens et se présentent sous forme de torpilles où prennent place les voyageurs, ces torpilles sont monoplaces et sont envoyées par un propulseur subaquatique au-delà de la surface de l’eau dans les airs, à des vitesses inimaginables, et sont réceptionnées par  des tuyaux sous marins. Le voyage s’écoule si rapidement que les passagers non pas le temps de compter les minutes.

Les métavénuriens ont une technologie très avancée malgré tout, leur système politique n'est pas au point, car les habitants de Pinpon se déchirent entre eux. Depuis le Grand Plof, les guerres n’ont pas cessé, il y a toujours deux cités états pour se battre pour un filon de pq. Aux dernières nouvelles, a été découvert une mine de Salunium si prodigieuse qu’elle pourrait permettre à tous les habitants de se nourrir sans privation. La cité état d’Humex, l’une des plus pacifiques cités durant ces dernières années et propriétaire de la mine,  a déjà fait construire des bâtiments sur le récif, capables de contenir d’après leurs estimations, toute la population de la planète. Pinpon n’est pas aussi peuplé que la Terre en comparaison, les guerres y étant pour beaucoup. Cette découverte fut inattendue et inespéré pour les métavénuriens. Depuis des millénaires, ils attendaient une telle annonce, c’était comme leur ouvrir la porte du paradis et mettre une fin à l’enfer de leur vie de labeurs. Une nouvelle ère s’ouvrait devant eux, pleine de promesses, d’aisance, de liberté et de joie. Cela annonçait la fin des guerres  et peut être serait ce à l’origine d’une réconciliation entre les cités et à l’origine de l’unification des peuples. C’est ce que pensait tout un chacun et cette nouvelle, cet espoir  se répandit très rapidement sous la surface de l'eau de Pinpon.

 Si bien et si vite que les gens s'empressèrent de partir de chez eux dans la précipitation la plus totale. Ils ne firent pas attention lors de l’annonce que l'inauguration du site aurait lieu dans plusieurs années.  Il était déjà trop tard, pour  arrêter les métavénuriens arrivant de tous les horizons. Cette folie spontanée provoqua beaucoup d’accidents. Il y eut beaucoup d'incidents de torpilles, car les tuyaux n'étaient pas assez nombreux pour réceptionner toutes les torpilles en même temps, le système étant totalement saturé et le personnel responsable des réceptions de torpilles complètement débordé. Plusieurs tuyaux furent obstrués de cette manière et beaucoup de métavénuriens y laissèrent la vie. De plus, la réservation d’une torpille était onéreuse, seulement les riches tels que les aristocrates ou les scientifiques purent se payer ce moyen de locomotion. Les plus pauvres, dans l'euphorie, oublièrent leur peur des abysses qui abritent tant de dangers.

En effet, l'évolution a fait que les métavénuriens au cours des décennies, se sont adaptés à l'eau. Du moins cela est surtout vrai pour ceux qui travaillent dans les mines, qui sont plus exposés que les autres à l’eau. N’utilisant pas de machines pour extraire le minerai, les mineurs sont en apnée tout le long de l’opération. Les mineurs plus que les autres, ont donc des branchies qui leur permettent une apnée plus longue et des protubérances qui leur permettent de nager comme des poissons alors que les scientifiques  ainsi que les aristocrates ne possèdent pas de branchies. Ils nagent rapidement ; néanmoins beaucoup plus lentement que les grands prédateurs qui habitent les fonds marins.

Et ce fut bien là le problème, les métavénuriens se jetèrent en masse dans l'eau, offrant un véritable festin à ces prédateurs  qui ressemblent à nos requins en plus impressionnant. Ce fut le plus gros carnage qu'ait connu la nouvelle ère après le Grand Plof, des millions de métavénuriens perdirent leurs âmes (le coeur n'existe pas chez ces êtres vivants). De plus l'activité sismique du noyau de la planète était intense à ce moment là et de grandes échappées de gaz mortel sortirent augmentant le nombre des victimes.

Quand à notre ami, Schmu, il fut bien sur tenté de prendre une torpille mais il était couvert de dettes et il n'avait plus les moyens de se payer une plaque (le papier n'existant pas, les tickets sont sous forme de plaque de métal) et ni le courage de se forcer une place. Il ne restait donc comme solution que la voie des eaux mais Schmu avait horreur de ça et dans la panique qui l'entourait, il était perturbé et ne savait que choisir.

Contrairement aux autres métavénuriens, Schmu avait une conscience propre, il pouvait décider de ses actes et choisir son destin, ce que les autres ne comprenaient pas chez lui car ils avaient une conscience collective se communiquant par télépathie, chacun avait une place bien précise au sein de la société et personne ne rechignait, ce qui maintenait l'ordre au sein de la cité. C’était pour cela que l’entourage proche de Schmu le percevait comme quelqu'un d'étrange. Schmu, bien entendu, avait envi comme tous les autres de partir pour ce récif promis mais sur le moment la seule chose qui lui vient à l’esprit, fut d'aller aux toilettes, poser un plomb (faire caca vulgairement). Ce qu'il fit machinalement et pour une fois, c’est lui qui utilisa les toilettes qu'il avait l'habitude de nettoyer pour les aristocrates, il en choisit un, s'y enferma (un minimum d'intimité).

 En faisant ses besoins, il  réfléchit à la décision qu'il allait prendre. Rien de tel pour réfléchir. Il se décida. Il était résolu à se lancer dans les flots. Il se leva alors et ouvrit la porte, non en fait il ne l'ouvrit pas car il n'y arriva pas. Il était bel et bien coincé dans les toilettes. Chose extrêmement rare car il astiquait les toilettes tous les jours, vérifiant justement les portes pour être certain que ça n'arrive pas, ce qui lui aurait valu la peine de mort et ce qui allait peut être lui coûter la vie maintenant.

 Il se souvint alors, que pour se venger d'un aristocrate qui l'avait maltraité, il avait volontairement oublié de graisser la porte dans un excès de folie, le jour même. Il faut savoir que chaque toilette à son propriétaire et que Schmu ne pouvait pas se tromper pour son piège et là, celui ci se retournait contre lui. Il était impossible de bouger les murs ni la porte car ils étaient faits dans un métal très résistant. Il était pris au piège de son propre traquenard ! Toutefois ces toilettes étaient spacieux et il avait de quoi tenir pendant plusieurs jours avec ses résidus de Salunium qu'il digérerait, en espérant que d'ici là quelqu'un, si il y a encore quelqu'un, le trouve dans son funeste toilette. 

 Pendant ce temps, dans la nouvelle colonie, les métavénuriens de toute classe se tuaient à la tache pour extraire le précieux minerai. Plusieurs jours durant, les métavénuriens, déployant une telle énergie certainement décuplée par le nombre inimaginable de creuseurs qui travaillaient volontairement pour la communauté, sortirent une quantité incroyable de Salunium. Celle-ci semblait suffisante pour nourrir tous ceux présents dans la nouvelle colonie et de ce fait, les métavénuriens commençaient à imaginer un avenir grandiose à cette nouvelle colonie qui avait unifié toute la population de Pinpon. Malgré cela, les métavénuriens commirent un crime irréparable. Leur avidité les poussa à continuer à creuser mais sans prendre de précautions sur la manière à travailler les parois pour extraire le minerai. Il n’y avait plus d’organisation et de personnels assez nombreux pour encadrer tous ces mineurs et pour leur expliquer le danger de mal creuser un filon.

 Ce fut là, leur plus grande erreur. Ils avaient creusé trop profondément dans le récif sans faire attention à la structure du tunnel. Le tunnel n’était pas assez large, beaucoup trop étroit et il semblait très fragile. Le sol commença à s'ébranler sous les pieds palmés des mineurs. Les mineurs avaient oublié de prendre en considération les séismes quotidiens et avaient dépassé l’heure d'arrêt habituel des travaux dans leur acharnement à creuser. Tous les beaux rêves que les métavénuriens s'étaient fondés, s'effondrèrent aussi vite qu’ils les avaient bâti. En quelques secondes, la mine commença à s'effondrer sous les ondes de choc répétées par les séismes venant du centre de Pinpon. Mais, ce ne fut pas la cause de leur mort. Un jet de gaz sortit des profondeurs du monde, tel une colonne de plusieurs kilomètres de diamètre tout prêt du récif. Ceux qui avaient survécus aux séismes, moururent  tous sans exception par ce second cataclysme. Leur mort fut douce et  sans souffrance, à peine s'ils eurent le temps de comprendre ce qui se passait. Le jet fut si inattendu, si rapide que l'euphorie générale se transforma en étrange hécatombe de sourires figés à jamais dans les yeux de ceux qui vécurent et moururent à cet instant, c'est à dire toute la population.

 Oui, tous sauf un, le pauvre et malheureux Schmu. Il n’apprit jamais véritablement ce qui c’était passé. Il était en train de survivre et pourrir dans "son toilette" à se morfondre sur son propre sort quand il entendit un énorme vacarme, dont le bruit se rapprochait de lui comme une onde, son réflexe fut de se cacher derrière son trône. Il fut alors ébranlé par l'onde venue de l'explosion du gaz provenant de la colonie. Tout s'effondrait autour de lui et il crut plusieurs fois qu'il allait mourir,  pas de la même façon qu'il avait imaginé quelques minutes auparavant. Dans cette situation inconfortable, il percevait la mort comme une libération mais son heure n'était pas encore venue.

 Le destin en avait choisi ainsi, il devait être le dernier de sa race. C’est son trône qui le sauva, comble du comble, lui qui détestait ces toilettes, il leur devait la vie. En effet, le plafond s’effondrait, de nombreux débris tombaient qui auraient du lui coûter la vie s'il n’avait trouvé refuge derrière le trône et plus précisément sous la cuvette en métal lui servant de toit.

Une fois les secousses terminées,  Schmu réussit à  sortir de sous les débris, remerciant Posenim de l'avoir sauver (Posenim est le dieu que vénère en majeure partie les métavénuriens, il s’agit du dieu de l'étendue liquide) puis s'aventura dans ce qui restait de son ancien lieu de travail. L'état des lieux était lamentable mais heureusement la protection qui isolait l’air de l’eau ne semblait pas détruite, à peine fissurée. Il se demanda alors ce qui avait pu arriver pour produire un tel résultat et il s'interrogea sur ce qu’il était advenu des autres. Etait il le dernier métavénurien vivant ? le dernier volvodul ?

Dans un premier temps, il se lamenta sur son sort. Durant plusieurs jours, il attendit des nouvelles de l'extérieur, en vain. Il vivait avec ce qu’il trouvait comme Salanium oublié dans la précipitation générale. Puis il se décida à tenter une excursion plus approfondie de la mine. Il monta aux étages auxquels il n'avait pas accès auparavant du fait de son grade. Il découvrit beaucoup de choses, visita beaucoup de bureaux mais toujours aucune trace d’autres survivants.

Un jour, il arriva, non sans mal du fait de la dégradation des lieux, aux laboratoires des scientifiques.  Là, il apprit ce qui c’était passé. Les capteurs en surface avaient enregistré le phénomène. Il vit les accidents de torpilles, les prédateurs des fonds marins faisant un massacre, la colonne de gaz répandant la mort. C’était un spectacle horrible qu’il vit par bribes, les enregistrements ayant été quelque peu altérés.

Schmu fut touché par la mort de son peuple. Il fit un long deuil de plusieurs jours en mémoire de tous ceux qui étaient morts. Toutefois,  étrangement, il n'avait pas réellement de peine, il n’avait jamais vraiment aimé son univers quotidien et les gens qu’ils voyaient tous les jours. Par contre, il avait de la compassion pour ceux qui avaient travaillé dans les mines à la sueur de leur front.

 Au premier abord, lorsqu’il avait découvert les laboratoires, ce qui lui avait paru étrange, c’était l'état de conservation des laboratoires. En effet,  ils étaient pratiquement intacts, en comparaison avec le reste de l’étage. Certainement avaient ils été conçus pour résister à des secousses très importantes.

Ayant côtoyé les toilettes des aristocrates et autres scientifiques quotidiennement, il avait entendu plusieurs personnes parler de théories, d'inventions, choses qui l'intéressaient grandement et qu'il avait donc retenu avec facilité. Il avait rêvé de toutes ces choses qu'il entendait, de ces projets astronomiques, des tentatives de voyage dans l'espace. En fait, il avait toujours eu l’espoir d'accéder à ces fameux laboratoires. La catastrophe lui avait permis d’y parvenir. Il était là où il avait souhaité se trouver, et étrangement ces laboratoires lui étaient familiers comme s'il y avait toujours travaillé. L’utilisation des différents appareils se faisait avec aisance alors qu’il ne les avait jamais vu auparavant. Des années et des années à trimer dans les toilettes des scientifiques lui étaient finalement profitables.

La première chose qu’il fit, fut de  rechercher l’éventuelle présence d'autres métavénuriens  qui auraient survécu au cataclysme qu'il avait nommé « la Grande Impacte ». Après plusieurs mois d'attente, l'ordinateur central l'informa qu'il n'y avait pas d'autres survivants. Il était seul au monde, seul face à ce monde si hostile qu'il ne connaissait pas vraiment mis à part ce qu'il en avait vu dans l'ordinateur.

 Après avoir bien réfléchi, il se résolut à quitter cette planète qui n'avait plus aucun attrait dans son âme. Il avait remarqué la présence de prototypes dans un hangar, des vaisseaux qui devaient être lancés dans l'espace par l'intermédiaire des propulseurs à torpilles. Le risque d’utiliser l’un de ces prototypes était grand, ils n’avaient jamais volé. La probabilité de réussir était mince, en partant du principe que les vaisseaux volaient. C’est pour cela qu’il voulut mettre toutes les chances de son coté et s'investit à fond dans ce qu'il entreprenait de faire.

Il commença par déboucher la sortie du propulseur le mieux conservé, pour cela il se jeta à l’eau, il eut peur des prédateurs sous-marins mais il n’en vit pas. Puis, il se pencha sur les différents plans des vaisseaux et en choisit un finalement, celui, selon ses calculs, qui serait  le plus apte à s’envoler. Il se permit même après plusieurs mois d'étude du vaisseau à des modifications. Le jour de son départ arriva et il commença à meubler son vaisseau, sa future demeure pendant son voyage à destination inconnue.

Schmu avait décidé d’explorer l’espace sans réelle destination, c’était surtout sa soif de découvertes, d’explorations, d’aventures qui le motivait. Il était fin prêt, il avait réuni des provisions de Salunium pour tenir plusieurs années selon ses estimations. Il avait pris diverses choses qui pourraient lui être utiles. Il avait analysé le plan de vol et la manière de piloter le vaisseau. Il était décidé et résolu à visiter l'univers tout entier du moins pour le temps qui lui était encore imparti (entre nous, plus de 150ans !).

Avant de prendre son envol, Schmu prit une ultime décision : il grava sur les parois du laboratoire ainsi que dans les données de l'ordinateur ce qui c’était passé sur sa planète et ce qu'il entreprenait. Il l’inscrivit dans son langage et en langage binaire, en prévision de la venue d’éventuels visiteurs. Alors aux commandes de son vaisseau, il réunit tout le courage qui lui restait et alluma les moteurs, non sans mal, ni sans nostalgie. Il se rappelait les quelques soixante dix années qu'il avait passé sur sa planète natale. Il ne regrettait pas ce qu'il était entrain de faire, c’était son choix, il avait eu le temps d’y réfléchir ou peut être était ce son destin qu'il acceptait ? 

Alors comme un oiseau dans le ciel, Schmu abord de son vaisseau, dernier de sa race des métavénuriens de Kinopokyasamupinpon, s'en alla perçant les cieux, quittant à jamais cette planète pour un voyage fabuleux dans l'univers, mais ceci est une autre histoire ...
Morale de cette histoire : avant de remonter votre froc, n'oubliez pas de bien vous torcher.
 

Fin du premier acte.

 

Kaalook