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Titre du blog : Kaalookland
Auteur : kaalook
Date de création : 29-01-2009
 
posté le 04-02-2009 à 01:28:15

La fin justifie les moyens !

 photo1238390 Seul au monde

Un petit intermède, une petite histoire que j'ai improvisé un soir de pleine lune et que j'ai envoyé à d'innocentes victimes comme mes amis, c'est ton tour !

 

C’est l'histoire d'un petit garçon, né sans connaître ses parents ni ses frères, tous morts pour on ne savait quelle raison, du moins lui même ne l'avait jamais su, ou ne voulait plus s'en souvenir. Bref ce petit garçon vivait dans une grande maison, une immense maison, aussi énorme que Versailles. Mais pour un si petit garçon cette maison était trop grande mais surtout trop vide.

De plus celle ci était isolée, il n'y avait pas de route qui y menait, personne n’était jamais venu voir cette demeure. Seul un petit ruisseau passé à coté de la maison, et c’était là que le petit garçon puisait l'eau vitale qu’il buvait. Il n'y avait jamais vu un animal venir s'y abreuver, d'ailleurs il n'avait jamais vu d'animaux.

 Pourtant sa maison était entourée d'un immense parc mais celui ci était à l'abandon, jamais un animal ne s'y aventurait. De plus jamais un insecte ni venait, pas de moustiques l'été, pas de mouches, ni de colonnes de fourmis traversant les pelouses devenues herbes folles, ni d'abeilles venant butiner les fleurs. D'ailleurs il n'y avait pas de fleurs, juste des herbes folles et des buissons secs.

Il n'y avait jamais un courant d'air, le ciel était comme statique, les nuages ne semblaient jamais avoir bougé d'un jour à l'autre, seul le soleil continuait sa route interminable en alternance avec la lune. Qu’il fasse nuit ou jour, jamais il ne faisait trop chaud ni trop froid, ni trop sec ni trop humide. Il ne pleuvait jamais mais pourtant le ruisseau coulait toujours de manière régulière, imperturbable par mis la végétation délabrée.

 Il n'y avait guère d'activités d'extérieur à faire donc, rien à observer, ou à contempler, on ne pouvait s'émerveiller devant quelque chose de vivant , seul persistait le bruit du fouet des herbes sur les jambes de l’enfant lorsque le petit allait à la grange. Il s'y rendait d'ailleurs toujours car c’était ici qu’étaient entreposés les céréales, une quantité incalculable de céréales, la seule source de nourriture de cette propriété.

 En ce qui concerne les activités intérieures, elles étaient nombreuses à l'origine, lorsque le petit garçon encore plus petit se baladait dans les couloirs immenses de cette grande maison. Mais gambader dans les couloirs de cette maison était vite devenu lassant au fil des années, il avait vite fait l'inventaire des choses exposées dans la maison, quelques meubles, quelques tapis, rien de vraiment exceptionnel. On aurait pu s'attendre à une décoration à la hauteur des dimensions gigantesques de la maison mais il n'en était rien, la décoration était simple et fonctionnelle. Etrangement la poussière ne s'y accumulait pas, comme si le temps était en arrêt dans certaines pièces. Mais le petit garçon lui était bien en mouvement, certes des mouvements répétés mais bien en vie.

 En effet la seule activité qui occupait ses journées était son alimentation. Lorsqu’il avait faim, le petit garçon, qu’il fasse nuit ou jour, allait à la grange remplir un récipient de céréales, puis il s'en allait dans la cuisine. Toujours dans le même placard était rangé le bol qu’il utilisait, il le prenait, ensuite il allait dans un petit tiroir cherchait une cuillère, la même tous les jours puis il se rendait dans la salle à manger. Toujours les mêmes gestes, toujours les mêmes bruits, celui du placard qui grince lorsqu’on l’ouvre, celui du mécanisme du tiroir qui couine, les pas qui raisonnent dans les couloirs menant à la salle à manger ainsi que celui de la cuillère qui entrechoque le bol, et celui de la lassitude d'un petit garçon qui pose lourdement sur la table tout ce qu’il transporte. Comme d'habitude, il prenait un siège à la grande table de la monumentale salle à manger, et toujours au même siège il s'asseyait. Là, dans une semi obscurité, depuis longtemps déjà il ne prenait plus la peine d'ouvrir et de fermer les grands volets qui clôturaient les grandes portes fenêtres vitrées, seulement une sur 12 était ouverte, il mangeait. Comme à l'accoutumé, il remplissait son bol de céréales, reposait le récipient, puis attrapait sa cuillère de sa main gauche, la plongeait dan le bol rempli de céréales sèches, sans lait, ni rajouts, juste des céréales brutes, et avec se remplissait la bouche. Il mâchait longtemps non pas pour occuper son temps, mais plutôt parce que les céréales étaient dures et difficiles à croquer. Une fois le bol terminé, il ramenait tout le nécessaire à la cuisine, faisait la vaisselle à l’eau depuis longtemps il n’y avait plus de savon ni d’éponges.

Enfin il allait s'asseoir sur les marches de l'entrée comme toujours. Peut être espérait il que l'immense portail, insurmontable, tel un véritable rempart, enfin un jour, ouvrirait ses portes pour laisser rentrer quelqu'un ou au moins laisser entrevoir ce qu’il y avait derrière ces murs. Peut être aussi pour pouvoir sortir de cette propriété que le garçon connaissait déjà tellement bien.

 Les années passaient et se ressemblaient toutes. Le petit garçon avait perdu le fil du temps depuis longtemps, avait il vraiment su quel jour il était une seule fois dans sa vie ? Le cycle du soleil et de la lune se répétait sans cesse, tout comme le cycle quotidien du petit garçon. Il ne se rappelait pas avoir déjà rigolé ou même sourit, ni avoir ressenti la joie ou le bonheur à un moment de son existence. Son visage n’exprimait rien, ni joie ni haine, ni colère ni peine, toutes les émotions lui étaient inconnues. Il se fiait uniquement à ses sens, il en avait cinq, mais cela faisait un moment qu’il n’en utilisait plus certains. Le goût, la seule chose à se mettre dans le gosier, c’était les céréales et cela faisait une éternité qu’il n’en avait plus la saveur. L’odorat, rien à sentir, pas de fleurs à renifler et les céréales n’avaient aucune odeur. Le touché, oh il se servait quotidiennement de ses mains mais elles étaient devenues qu’un vulgaire outil qu’il utilisait pour manger ses céréales et notamment pour tenir sa cuillère. L’ouïe, mis à part les bruits qui animaient ses repas, il n’y avait rien de nouveau pour activer sa curiosité auditive. La vue, bien sur il l’utilisait, pour voir et revoir les mêmes choses, quotidiennement et particulièrement le portail qu’il attendait tous les jours de voir s’ouvrir. Non, aucune chose n’égayait ses journées, il avait déjà tout essayé, tout testé, tout vu, tout lu, tout fait.

  Il y avait une seule chose que le petit garçon n'avait jamais faite, oh il y avait déjà pensé à maintes et maintes reprises mais il ne s'y était jamais résigné. Un jour, il décida pourtant de la faire.

 Il se dirigea alors d'un pas décidé vers une chambre, celle qu’il présumait avoir été celle de ses parents. Il y rentra, se dirigea vers la commode proche du lit et y ouvrit le premier tiroir. Il en sortit un magnifique magnum six coups, qui brillait de mille feux dans la pénombre ambiante de la pièce. Dans le chargeur, il le savait très bien, il n'y avait qu'une seule balle. Autrefois le chargeur était plein. Concernant les cinq autres balles, il ne savait pas où elles se trouvaient mais il avait longtemps pensé à l'endroit ou à la chose à laquelle elles avaient pu servir. Dans la famille, ils étaient six.

 Ce fut à ce moment là que le petit garçon prit le pistolet, l’arma, plaça le bout du canon au niveau du front et s'éclata le crâne. La détonation raisonna dans toute la gigantesque maison, comme pour marquer cet événement dans les stries et les fissures des murs de la maison. Le petit corps inanimé tomba enfin par terre, peu de temps après le magnum, et  pour la première fois, le petit garçon put fermer les yeux. Pour la première fois, il eut le sourire aux lèvres et la larme à l'oeil. Depuis longtemps, ce visage n’avait pas exprimé le bonheur et la joie par un si beau sourire. Enfin il quittait cette résidence, cette demeure dans laquelle il semblait être enfermé pour l’éternité pour un ailleurs, peut être meilleur.

 Morale de cette histoire : Croyez vous que les histoires doivent toutes finir par un happy end ? La mort peut être aussi un bon dénouement.
 

Commentaires

kaalook le 04-02-2009 à 12:05:51
Merci Aelya !

ça me fait plaisir d'avoir un commentaire ! qui plus est positif !

Je continuerai à publier des histoires ! plus ou moins réussies et dans des univers parfois différents.
aelya le 04-02-2009 à 03:44:57
BRAVO j'ai adoré te lire bon style grande imagination on voit bien que tu connais cet univers

Bonne continuaion n'oublies pas de revenir nous raconter d'autres histoires.